Élégance de la danse
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Il y a des souvenirs qui s’échappent, doux et légers comme des plumes dans le vent. Et puis, il y a ceux qui s’accrochent, tenaces, comme la douleur d’un pied trop longtemps enfermé dans une pointe de danse, ou l'odeur du talc mêlée à celle du plancher ciré de la salle.
Petite, je n’aimais pas la danse classique.
Les cours, les tutus, les pirouettes… tout cela me semblait contraignant, étriqué. Moi, je préférais grimper aux arbres, courir pieds nus dans l’herbe, fouiller le grenier à la recherche de trésors oubliés (je chinais déjà, sans le savoir !) et surtout, passer du temps avec ma grand-mère. Entre les pages d’un livre ou les lignes de mon journal intime, je vivais mille vies, m’échappant des chaînes invisibles de la discipline. C’est dans ces instants que je me sentais vraiment libre.
Les genoux écorchés, les ongles rongés, les cheveux emmêlés : c'était ça, mon quotidien. Puis, il y avait la danse, avec ses règles strictes, ses efforts incessants, et cette douleur sourde qui accompagnait chaque pirouette. Pourtant, malgré moi, la danse classique a sculpté ma silhouette, imprégné mes gestes d’une grâce subtile, offert à mon maintien une élégance que je n'avais pas prévue. Paradoxalement, ce que je croyais détester m’a offert des trésors insoupçonnés.
Aujourd’hui, je suis une mosaïque de contrastes. Je suis celle qui allie force et douceur, celle qui passe des baskets aux talons avec aisance, qui porte en elle la dureté des pointes et la tendresse des souvenirs d’enfance.
Une « garçon manqué » à l’âme de ballerine.
C’est dans cette harmonie de contradictions que je trouve mon équilibre, ma force, et mon identité.
Avec une tendre nostalgie, je vous invite à plonger dans cette série de photos inspirée de la danse classique. Plus qu’un hommage à une époque de ma vie, c’est une ode à tout ce qu’elle m’a appris : la résilience, la détermination, et surtout, la beauté qui se cache dans les contrastes, là où on ne s'y attendait pas.
Dans cette série de photos: